Tristes mensonges Texte de Jean Marie Fredal

Personne mis à part quelques internautes avisés ne semble trop s’interroger sur la situation réelle de la liberté d’expression aux Antilles Françaises.

Personne mis à part les mêmes, ne réagit aux discours des médias totalement voués à une seule cause et ce sans aucun respect déontologique : défendre par mensonges interposés, manipulations éhontées les exactions et les propos des extrémistes de l’UGTG.

Or considérant la nature même des médias locaux on ne peut que s’étonner d’une telle rente de situation Pro LKP. France Antilles journal du groupe Hersant (pas spécialement de gauche …) passe son temps à défendre l’extrême gauche de Domota. RFO télévision nationale, normalement astreinte à respecter les indications du CSA, est entièrement Pro LKP, Canal 10 entreprise privée tient les mêmes propos et la situation est identique sur les radios !
Au total l’ensemble des médias antillais est entre les mains de DOMOTA !
Comment en est-on arrivé là ?
Pour France Antilles, le contrôle LKP se fait au niveau de la structure d’impression entièrement noyautée par l’UGTG ! Tout article contraire aux intérêts de Domota entrainera la non publication du Journal

Pour les télés et radio la pression UGTG est la même. Rien ne peut échapper au contrôle de l’UGTG.
Et lorsque quelques libertés sont prises on en arrive à la situation d’un certain jour où un groupe violent tente de prendre par la force la direction de la télé publique. Noyautage tragique de la liberté d’expression bien digne de certaines dictatures célèbres.
C’est très grave ! La disparition de la liberté des médias est la porte ouverte aux pires dérives, on vole la parole d’une partie du peuple, on lui ment, on le trahit.
Attention danger
Mais le pire c’est que cela ne soulève aucune réaction politique ou collective.
Aucun élu ne s’en émeut, où sont passées ici les forces politiques des différents partis (droite et gauche même absence !) où sont passés les associations culturelles qui par leurs structures d’organisation pourraient prendre la parole et comment se fait-il que très peu de voix s’élèvent contre ce qui est en fait une situation de Coup d’Etat dans nos deux iles ?

Le noyautage de notre société par l’UGTG ou la CGTM est presque complet.
Aucun secteur d’activité ne leur échappe. Et en un claquement de doigt, ils sont encore en état de réduire toutes les libertés individuelles locales à néant. Car qu’on ne s’y trompe surtout pas, il n’y a pas eu de Grève Générale aux Antilles mais bien Prise en Otages des populations.

Pourtant ces groupuscules d’extrême gauche n’obtiennent jamais plus de 2 ou 3 % à chaque élection officielle (les seules qu’ils ne peuvent pas truquer!).
Et chacun sait qu’ils sont totalement incapables de gérer quoi que ce soit ! Voila donc des sociétés qui acceptent d’être entièrement muselées par des groupes qui ne représentent pas grand monde. Plus d’un million d’Antillais qui tolèrent d’être menés par quelques centaines de syndicalistes non élus et auto proclamés potentats locaux.
Mais le problème c’est qu’ici on ne dit pas toujours la vérité et que la loi du silence est très active. (L’Omertà italienne sous les tropiques …)
Mensonges que ce pathos local exploité à l’envie sur un passé esclavagiste qui soi-disant poserait toujours problème. L’esclavage c’est une évidence historique mais il ne pose problème aujourd’hui que parce que l’on a décidé de s’en servir sans répit. C’est un fond de commerce qui a toujours marché et que l’on ne veut surtout pas mettre de coté car il rapporte gros.

Mensonges encore que cette soi-disant « spécificité Guadeloupéenne » qui justifierait sans cesse des statuts et des avantages particuliers. Les Guadeloupéens sont des gens comme les autres qui n’ont rien de spécial (tant mieux pour eux !). Comme chaque Français, ils sont différents de leurs voisins c’est tout. Cette différence
Mensonges encore sur la situation économique des Iles. Non ! Le niveau de vie de Guadeloupe, Martinique n’est pas inférieur à celui des autres départements français, loin de là ! D’autant qu’ici TOUT le monde sait qu’une partie de l’économie est souterraine et dissimulée. Tout le monde sait que la fiscalité peine à représenter la richesse locale qui au vue du spectacle des rues ne frise pas l’indigence.

Comme dans tous les départements français, les inégalités sont parfois importantes, certains connaissent des situations difficiles. Mais il n’y a rien ici qui justifie les mensonges énormes que l’on entend sans arrêt sur des chiffres jamais fondés, trafiqués, exagérément orientés. On veut plus, toujours plus ! Cela a toujours marché comme cela pourquoi cela devrait-il changer ?

Guadeloupe et Martinique sont les deux Iles les plus nanties de la Caraïbe et pourtant ce ne sont ni les plus stables ni les plus accueillantes.

Mensonge encore sur la situation humaine des iles. Personne ne manque de respect aux Guadeloupéens si ce n’est les Guadeloupéens entre eux. D’abord le respect cela se mérite, cela ne se réclame pas ! Et puis quand on exige du Respect, il faut soi-même respecter ses voisins !

Or voila encore un sujet délicat. Une société a besoin de fonctionner selon des repères assez clairs. Ici ils ne le sont pas ! Un exemple ? Prenons cette mascarade organisée par L’UGTG lors de l’enterrement de M Bino. Ces poings levés, toutes ces bouches scandant le fameux « Guadeloupe est à nous pas à vous » (scène surmédiatisée grâce à Mme Royal ce qui a d’ailleurs très largement desservi ce mouvement en métropole).
Propos inadmissibles, inquiétants, pervers, que toute société normalement
équilibrée et libre de ses pensées aurait dû des le lendemain condamner et
rejeter.
Et bien rien !
Pas un commentaire, pas une réaction de la part des élus locaux, des «élites pensantes » des clubs organisés … pas de large mouvement de manifestations dans les rues genre « Touche pas à mon Pote » Rien ! Tout au plus quelques tentatives maladroites, inutiles, déplacées pour expliquer que « Yo » non ce ne serait pas les blancs mais ceci ou cela …FAUX bien sûr et TOUT le monde le sait !
Qui ne dit mot consent ? Quand une société en arrive à ce point d’apathie collective ou de surdité coupable, il faut qu’elle s’interroge !
Preuve qu’ici on ne dit jamais ouvertement ce que l’on pense, que l’on cultive le flou, le non dit, que personne ne veut se lever pour clarifier des pensées confuses et troubles qui pourrissent toutes les relations intercommunautaires voire toutes les relations politiques et sociales.
L’Omerta toujours !

Mensonges encore lorsque l’on fait croire que les dérives collectives de
certains ici seraient dues à la politique postcoloniale de la France.
Comme tous les pays du monde, la Guadeloupe est secouée par des évolutions
sociales trop brutales, incontrôlées dont la jeunesse est parmi les
premières victimes.

Mais c’est la même chose ailleurs, et il n’est pas nécessaire de chercher à
accuser Pierre ou Paul, il faut s’atteler à une réflexion locale pour réagir
au mieux aux problèmes locaux. S’interroger sur la structure de la famille,
le rôle des hommes, l’éducation des enfants, la pression des médias, le
formatage collectif, l’excès de consommation matérielle, la loi du «
paraître », la drogue …

Mais quelle société s’offre l’inconséquence de fermer ses écoles pendant 7 semaines pour régler des problèmes sociaux plutôt confus ? Pas besoin de mettre cela en scène et de penser que la solution viendra de la métropole. La responsabilité est ici, pas ailleurs. Les réponses devront venir d’ici pas d’ailleurs. Encore faut-il accepter de se poser les vraies questions. Cette crise a été largement médiatisée. D’abord sans trop d’analyses beaucoup de médias nationaux surtout ceux de «gauche » n’ont voulu y voir qu’une critique du gouvernement Sarkozy et ont donc abondé dans le sens du LKP. Puis certains ont commencé à comprendre et grâce à Internet, il a été possible de transmettre des informations sur certaines réalités locales.

Aujourd’hui les métropolitains sont, je crois assez choqués par ce qu’ils ont entendu et vu, d’autant qu’aucun discours local ne vient calmer le jeu. Et le ressenti national a beaucoup changé par rapport au relatif désintérêt historique pour les iles.

De plus le matraquage médiatique sur la crise économique mondiale rend les
gens plus inquiets et plus prompts à se refermer sur eux-mêmes. D’où un
agacement certain par rapport aux propos grotesques et racistes venus des
iles. (Ce n’est pas que la France n’en ait pas l’habitude, elle fait cela
très bien aussi !) Mais disons qu’il a été très mal perçu de voir des gens
cracher à la figure du giron national tout en lui réclamant toujours plus de
financements.

Et là et bien je crois qu’un très fort sentiment d’exclusion à l’égard de nos deux iles a vu le jour.

Et je ne suis pas sûr que le Président lui-même ne mitonne pas quelques vengeances bien senties

Personne ici n’a voulu et ne veut encore y prêter attention mais si on réfléchit bien, le meilleur moyen dont dispose Sarkozy pour éteindre la montée des groupuscules d’extrême gauche dans des iles qui les protègent, est de proposer un vote national sur l’évolution statutaire des iles troublions.

Aujourd’hui le résultat ne nous serait pas très favorable, l’éviction tente beaucoup de métropolitains qui pensent ainsi faire l’économie d’iles trop gourmandes, irrespectueuses, incontrôlables et racistes ….

Et bien vite les grands leaders fanfarons qui se prennent pour les Maîtres du pays seraient ramenés à leur toute petite place.

On sait tous qu’un vote local redonnera le même résultat qu’en 2003 (les rentes de situations nous sont trop favorables !) mais un vote national ????????

Je pense qu’il y a un moyen d’éviter cela, ce serait qu’enfin la population Antillaise s’exprime clairement, qu’enfin elle s’organise pour exposer sans mensonge ses envies et désirs, qu’enfin la majorité réelle de ce pays ose se positionner, que l’on cesse de laisser les pires agitateurs prendre la parole sans rien dire et rien faire comme si on les cautionnait !
La prise d’otages que l’on vient de connaître et qui n’est pas finie, ne peut pas laisser les démocrates indifférents. Il faut se secouer sérieusement, le consensus du silence n’est plus acceptable ou alors il est synonyme d’acceptations muettes et de compromis douteux et puisqu’à l’évidence les politiques locaux participent du mensonge collectif il faut en référer au pouvoir central.

Aux Antilles la décentralisation en favorisant le clientélisme outrancier est un danger ! L’Autonomie y serait un carnage, l’Indépendance une catastrophe !
Il serait plus porteur d’avenir pour les Antillais de s’accrocher sereinement à la Communauté Européenne de façon honnête que de toujours s’avilir dans des mensonges économiques dévalorisants.

Je pense qu’il peut naître un noble sentiment de fierté collective à
s’intégrer dans un groupe porteur et à avancer avec lui. Il me semble
qu’apporter sa pierre à un édifice positif est toujours plus valorisant que
de sans cesse se positionner en quémandeur assisté. On s’enrichit soi-même
en agissant de façon constructive par rapport aux autres et en participant à des projets d’avenir.
Il y a de grands chantiers à entreprendre, l’avenir de la jeunesse,
l’équilibre de l’agriculture, le déséquilibre villes campagnes, la gestion
des plans d’urbanisme, l’avenir énergétique des iles, la prise en compte
urgente de leurs environnements, la liste est longue …. et n’a rien à voir
avec les revendications confuses d’un LKP inepte et irresponsable.
Par exemple, si l’on veut parler de l’esclavage, pourquoi la Guadeloupe ne deviendrait-elle pas le centre de réflexions et de luttes contre l’esclavage
actuel dans le monde ? Voila une belle façon d’utiliser et d’orienter la sensibilité locale sur cette question. Plutôt que de passer son temps à se plaindre, on peut aussi aider les autres!

Pourquoi les Antilles Françaises ne sont-elles pas au centre des activités de l’Arc Caraïbe ? Elles en sont les plus riches fleurons mais étrangement les deux iles les moins impliquées. Voila également un beau champ d’implications qui pourrait être porteur. Sortir de son cocon, œuvrer pour les autres, permet d’être fier de soi et d’assumer son avenir. Il y a de grandes richesses humaines ici pourquoi ne pas les mettre plus en avant et en faire les bases de notre société et pourquoi se cantonner dans un discours misérabiliste très destructeur en laissant la parole et l’image du pays aux plus médiocres ?

Face à un équilibre mondial en mutations profondes (dans lequel l’occident
perd sa prédominance historique), il vaudrait mieux se raccrocher aux Grands
Ensembles que de se perdre dans un émiettement local surtout quand on sait que PERSONNE ici n’acceptera les sacrifices que demanderait un autre statut que celui dont on bénéficie aujourd’hui.

Ps : Bien entendu, j’ai bien conscience d’avoir généralisé mes propos. Bien entendu lorsque j’écris « les guadeloupéens » il ne s’agit que d’une entité globale et bien entendu aussi cela ne représente pas chaque Guadeloupéen dans son individualité.

Je sais qu’il y a des gens différents de ceux que je décris ici. Qu’ils prennent la parole ! Il y a urgence !
Ps 2 : J’écris souvent « Guadeloupe » car j’y vis mais cela vaut je crois, pour nos deux iles.

Jean Marie Fredal.