Enquête judiciaire après les propos de Domota à Télé-Guadeloupe

POINTE-A-PITRE (AFP) — Le parquet de Pointe-à-Pitre a annoncé samedi avoir ouvert une enquête judiciaire, notamment pour provocation à la haine raciale après les déclarations du leader du LKP, Elie Domota, qui avait affirmé que les entreprises appliqueraient l'accord ou quitteraient la Guadeloupe.
"J'ai ouvert une enquête hier (vendredi) que j'ai confiée à la section de recherche de la gendarmerie de Pointe-à-Pitre", a déclaré à l'AFP le procureur de la République de Pointe-à-Pitre, Jean-Michel Prêtre.
"C'est une enquête qui est relative aux propos tenus par M. Elie Domota jeudi soir dans le cadre du journal télévisé du soir sur RFO-Télé Guadeloupe, des propos dont les termes sont de nature à constituer un délit", a ajouté le procureur.
Cette enquête vise le chef de "provocation à la discrimination, à la haine et à la violence contre des personnes ou des catégories de personnes en raison de leur origine ou en raison de leur appartenance ou de leur non appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion, visant notamment et spécifiquement les personnes désignées par le vocable Béké et les entreprises que ces personnes dirigent", a-t-il précisé.
Elle vise également celui, selon lui de "provocation à l'extorsion de signature par contrainte s'agissant des accords dits Jacques Bino".
"Soit ils appliqueront l'accord (prévoyant une augmentation salariale mensuelle de 200 euros), soit ils quitteront la Guadeloupe", avait affirmé Elie Domota jeudi soir sur Télé-Guadeloupe au sujet des entreprises bloquées par des piquets de grève ou groupes mobiles de manifestants.
"Nous sommes très fermes sur cette question là. Nous ne laisserons pas une bande de békés rétablir l'esclavage", avait-il ajouté.
Dans le cadre de cette enquête, les gendarmes ont saisi samedi les enregistrements des propos tenus par M. Domota, a de son côté indiqué à l'AFP le porte-parole du ministère de l'Intérieur Gérard Gachet.
"Des consignes fermes et précises" ont selon lui été données aux forces de l'ordre pour que la mise en oeuvre des accords se fasse sans violences ni menaces.

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