News-letter 18

News-letter 18

Mes chers compatriotes,

Une fois encore, Haïti ce pays et son peuple, auront été marqué par un destin fatal. La Martinique, La Guadeloupe auront servi de base à l’organisation des secours. C’est le temps de l’urgence. La solidarité de nos populations aura été à la hauteur de ce qu’elle doit être vis à vis de nos voisins antillais. Le CSLR, le moment venu, portera sa contribution à l’effort incontournable de reconstruction d’Haïti. Mais il est bon de rappeler à nos autonomistes et autres indépendantistes que, ce que nous sommes en mesure de faire

 

Le « NON », solennel des Guyanais et Martiniquais du 10 janvier dernier à provoquer la fureur des partisans du OUI.  Les uns, les plus maitrisés, accusant les électeurs de s’être laisser-aller à la peur du changement, les autres les plus extrémistes les insultant et les traînant dans une boue nauséabonde.

 

A l’ile de la Réunion, mardi dernier, en un long discours riche de propositions, d’analyses et de sentiments personnels, le Président de la République a adressé ses vœux à la France d’Outre-mer.

On y découvre des mesures à caractères économiques

L’organisation administrative et politique de nos régions y est suggérée

Une vision de la société domienne est décrite en termes de souhaits.

On trouvera l’intégralité de ce discours à l’adresse suivante :

http://forums.opinpub.fr/node/212

 

Nous aurons l’occasion de revenir sur ces thèmes dans nos prochaines News-Letters.

Aujourd’hui, nous nous arrêterons sur ce que dit, le Chef de l’Etat, de l’organisation statutaire :

« …je voudrais dire un mot de l’organisation institutionnelle de nos territoires d’Outre-mer. Je ne vous cacherai pas que j’ai évolué sur le sujet, à force de venir, à force de discuter, à force d’écouter. Je considérais initialement que la question statutaire était relativement secondaire et servait à masquer les vrais enjeux. Aujourd’hui, je n’en fais pas une priorité, mais je pense qu’il est important que chacun de vos territoires trouvent son propre point d’équilibre et une place adaptée au sein de la République.

Je ne vois pas ce qu’il y a de choquant à considérer que chaque territoire ultramarin puisse se doter d’une organisation adaptée à ses caractéristiques propres, à condition que cela ne remette pas en cause le principe d’unité de la République. L’unité de notre pays, ce n’est pas l’uniformité des statuts de ses collectivités.

Nous nous sommes dotés d’une Constitution qui nous permet beaucoup de souplesse. Je compte en faire usage, dans le respect de la volonté exprimée par les populations concernées, avec une seule ligne rouge dont je n’accepterai jamais qu’elle soit franchie : celle de l’indépendance. L’outre-mer est français et restera français.

C’est la raison pour laquelle je n’ai pas eu de difficulté à faire droit à la demande des élus de Martinique et de Guyane d’organiser une consultation sur l’évolution institutionnelle de leur territoire. 

Lorsqu’il y a une crise, la République était bien contente de trouver des élus pour maintenir le dialogue. C’est trop facile de les accuser de tous les maux. Moi, je parlerai avec tous les élus et je n’accepterai jamais de parler avec ceux qui ne portent que la violence. Voilà une leçon de la République.

J’ai, à cette occasion, décidé d’élargir le choix offert aux Martiniquais et aux Guyanais, afin que le débat aille jusqu’à son terme. Ils se sont exprimés, à une très large majorité, le 10 janvier, en repoussant la possibilité de voir leur territoire régi par le statut d’autonomie tel que défini à l’article 74 de notre Constitution. Ce vote, à mes yeux, traduit le souhait des Martiniquais et des Guyanais de voir l’organisation institutionnelle de leur territoire demeurer proche de celle de la Métropole. Mais, au-delà, c’est un message d’attachement au lien étroit qui les unit à la République que les Guyanais et les Martiniquais nous envoient. J’ai bien entendu leur message. Dimanche prochain, nos compatriotes auront à se prononcer sur une question toute autre, celle de la création d’une collectivité unique, exerçant les compétences de droit commun du conseil régional et du conseil général. Quoiqu’il arrive, et quelle que soit leur réponse, la Martinique et la Guyane conserveront donc leur statut de département d’outre-mer au sein desquels les lois de la République continueront à s’appliquer dans les mêmes conditions qu’aujourd’hui.

Ainsi, se dessine progressivement le paysage d’une France d’outre-mer aux statuts multiples mais bien ancrés dans la République française. 

Ici, à la Réunion, l’attachement au modèle départemental demeure fort car il correspond bien aux caractéristiques fondamentales de votre territoire.

La Guadeloupe a souhaité disposer de temps pour réfléchir à son avenir.

Mes chers compatriotes, le temps de la confiance est venu. C’est aussi cela le message que nous ont adressé les Martiniquais et les Guyanais le 10 janvier dernier. Ce n’est pas le message de la division, ce n’est pas le message de la peur. Et je veux dire que je serai intransigeant sur les questions de violence, d’ordre public, de lutte contre la délinquance. Rien ne me fera accepter cette forme de désordre, ni en métropole, ni en outre-mer. »

Retenons, si vous le voulez-bien quatre passages.

« L’unité de notre pays, ce n’est pas l’uniformité des statuts de ses collectivités. … Nous nous sommes dotés d’une Constitution qui nous permet beaucoup de souplesse. Je compte en faire usage »,

Contrairement à ce que dit le Chef de l’Etat, il ne semble pas que le message des électeurs, le 10  janvier dernier, ait été bien été perçu au sommet de l’Etat. Nous, habitants des DOM, refusons d’être saucissonnés en une multitude de petits territoires ayant chacun à sa tête un Chef.

Nous entendons bien l’idée « d’économie » avancée par l’Etat et formulée en ces termes par la Ministre de l’Outre-mer : « Il est proposé aux électeurs de simplifier le dispositif institutionnel en fusionnant le département et la Région, pour une plus grande efficacité administrative. Ainsi cela permettra d’éviter les dysfonctionnements que l’on connaît actuellement du fait de la coexistence de deux collectivités, de deux assemblées, de deux Présidents, sur le même territoire. Aujourd’hui, si les deux collectivités n’ont pas la même vision de ce que doit être le projet économique, social et culturel, leurs décisions risquent de se contredire ou même de se neutraliser. Si le « Oui » l’emporte, l’Etat n’aura plus qu’un seul interlocuteur, cela facilitera la mise en œuvre des politiques publiques et permettra de gagner du temps en évitant de multiplier les procédures. ». voir intégralité du texte : http://www.franceguyane.fr/actualite/politique/24-janvier-la-ministre-de-l-outre-mer-repond-aux-interrogations-de-rodolphe-alexandre-20-01-2010-48526.php

Mais il y a là une drôle de manière de concevoir le débat démocratique et républicain. Lorsque le Sénat n’est pas d’accord avec l’Assemblée Nationale, est-ce la seule et bonne solution que de proposer de le supprimer ?  A vrai dire c’est arrivé, il n’y a pas si longtemps que cela et le peuple de France s’est défait de celui qui en avait fait la proposition. Etait-il un Grand parmi les Grands. Alors disons le clairement, cela n’est pas l’affaire du citoyen domien,  de savoir si la situation statutaire complique la vie personnelle du Ministre ou du Préfet. Pour vivre tous les jours dans son ile, chaque domien mesure ce que le bicamérisme lui assure en terme de liberté démocratique. Il suffit de jeter un œil sur ce qu’ont été, ces dernières décennies, l’exercice chaotique du pouvoir en Polynésie, ou même ces derniers temps  dans nos Département-Région des Antilles -Guyane, pour comprendre que notre « unique Président » se transformerait très vite en seul porte-parole du peuple, bien entendu sans le consulter et sans lui avoir demandé son avis.
Non, vraiment, merci. Mais nous ne voulons pas de cette conception là de la démocratie.
C’est ce que dirons en notre nom à tous, dimanche prochain, les électeurs de Guyane et Martinique.

Et poursuit le Chef de l’Etat,

« Dimanche prochain, nos compatriotes auront à se prononcer sur une question toute autre,… Quoiqu’il arrive, et quelle que soit leur réponse, la Martinique et la Guyane conserveront donc leur statut de département d’outre-mer »

Alors Monsieur le Président, pourquoi ne l’avoir pas dit plutôt ! Pourquoi ne l’avoir pas écrit noir sur blanc dans la question qui est posé à nos compatriotes de Guyane et de Martinique ! Et surtout, pourquoi n’avoir pas présenté un projet de statut complet, expliquant sans ambigüité ce que serait ce changement de statut, qui à tout prendre ne verrait le jour qu’en 2014….., donc après 2012…...

Non, vraiment nous ne sommes peut être pas toujours complètement satisfait des avancées sociales, économiques et même culturelles que nous a apporté la Départementalisation,  mais nous ne sommes pas prêt du tout à les laisser remettre en cause sans savoir exactement et dans le détail ce qui nous est proposé.

« le temps de la confiance est venu » dit le Chef de l’Etat.

Non, pas tout à fait, répondent en cœur les électeurs de Guyane et Martinique en notre nom à tous, domiens.

En fait, il ne pourra revenir complètement tant que restera suspendu sur nos têtes la possibilité pour les pouvoirs publics de remettre en cause nos acquis statutaires. Et cette confiance ne nous manquera pas à nous seulement mais aussi à tous les investisseurs qui pourraient être tenté de nous amener du développement économique, nécessaire à cette notion de « développement endogène », c’est-à-dire complémentaire de celui auquel tout territoire de la nation a droit. 

« je veux dire que je serai intransigeant sur les questions de violence, d’ordre public, de lutte contre la délinquance », ajoute le Président

Oui, Monsieur le Président. Et là nous vous donnons acte d’une reprise en main manifeste, visible en particulier en Guadeloupe. Mais il conviendra d’aller plus loin. Et tout en garantissant les libertés publiques, toutes les libertés publiques, - y compris celle de manifester calmement dans les rues - faire en sorte que le débat social se passe d’abord dans l’entreprise, dans le respect mutuel des partenaires sociaux et surtout dans la légalité. Ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui.

 

Nous comptons sur vous !

 

Amédée ADELAIDE
Président du CSLR
20 Janvier 2010

 

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