News-letter 15
Nous voici à la veille de Noël.
Je saisi cette occasion pour adresser au nom de notre Conseil d’Administration et à titre personnel nos souhaits de joyeux noël à tous nos adhérents, sympathisants et au delà à tous ceux qui aiment la France et l’Outre-mer.
Noël, c’est habituellement un moment de paix et de retrouvailles en famille. Un moment où l’on souffle et respire un air de fête. Ne le qualifie-t-on pas couramment du doux nom de « trêve de noël ».
Et pourtant, cela risque encore d’être un moment de stress pour nous qui habitons la Guadeloupe, la Martinique et la Guyane. En Guadeloupe, les mêmes qui ont initiés cette action politique, (transformé ensuite par l’Etat et les pouvoirs publiques en crise sociale, puis en crise institutionnelle), n’arrivant pas relancer leur mouvement, multiplient les « grèves » dures dans les entreprises, privant régulièrement la population d’électricité et créant une atmosphère d’insécurité.
En Martinique, la campagne dérape avec des agressions verbales dures, et même racistes. Les partisans du 74 n’admettant pas que les Martiniquais rejettent cette éventualité par … 74% des intentions de vote. Un pied de nez de l’histoire ! !
En Guyane, l’incarcération de l’ancien Ministre du Tourisme et Maire de Saint-Laurent du Maroni jette un froid à droite.
C’est la deuxième fois en quelques années, que les Martiniquais seront ainsi consultés sur un éventuel changement de statut ou d’institution. Chacun sent bien que les résultats de ces consultations des 10 et 24 janvier prochains auront une influence déterminante sur les relations entre la France et tout son Outre-mer. Ce ne fut pas le cas en 2003 où les deux départements des Antilles françaises furent consultés simultanément et répondirent toutes deux par un « NON » bruyant. Avec un coté particulièrement rocambolesque pour la Guadeloupe : en effet, bien que les deux communes guadeloupéennes de Saint-Martin et Saint-Barthélemy aient été consultées sur une question spécifique pour chacune d’elles, leurs voix furent décomptées avec le reste des voix de la Guadeloupe. De telle sorte que, si le score avait été serré comme en Martinique, un parfait imbroglio aurait été crée: les « Oui » cumulés de ces deux îles, auraient pu faire basculer de façon décisive la Guadeloupe dans une situation qu’elle ne souhaitait aucunement, et ceci à l’heure même où ces îles choisissaient de se séparer du reste de la Guadeloupe. Fort heureusement le seul effet de ces suffrages discordants fut de réduire à 72.98% le score des « NON », qui aurait été de 75% sans elles.
Ajoutons que l’érection de Saint-Martin et Saint Barth en COM ne fit pas grand bruit. Pour le comprendre il suffit d’ailleurs de jeter un œil sur le tableau ci-dessous.
Résultats de la consultation du 7 décembre 2003
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superficie
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Population
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inscrits
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Exprimés
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Résultats
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écart Oui-Non
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Saint-Martin
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54 km2
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29 112 hab
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13 413
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5 645
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76,17% OUI
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2 955
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Sint-Barth
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21 km2
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6 854 hab
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3 697
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2 852
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95,51% OUI
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2 596
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Guadeloupe
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1 703 km2
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422 222 hab
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283 869
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135 194
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72,98% NON
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62 146
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Martinique
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1080 km2
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381 325 hab
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266 134
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108 359
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50,48% NON
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1 051
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Ce tableau montre assez bien le poids limité de ces deux COM dans l’Outre-mer.
En revanche, les résultats de la Martinique seront regardés à la loupe. Le Non a, aujourd’hui, toutes les chances de l’emporter à la première consultation du 10 janvier (passage à l’article 74). Ce n’est qu’alors que s’engagera véritablement la bataille pour la consultation du 24 janvier (maintien de l’article 73, modifié par la mise en place d’une assemblée unique, en dérogation du droit commun actuel). Même si la classe politique martiniquaise est très engagée pour ce « Oui » à l’article 73 modifié, l’opinion publique reste sur son quant à soi, et peut ménager une surprise de dernière minute : ce fut le cas en 2003.
Enfin, en cette fin d’année les partis politiques affutent leurs armes. Ils ont bien compris que la bataille des régionale se jouera entre les partisans du statut quo et ceux du changement institutionnel. Et ils ont bien compris que la population ne veut pas de statut spécifique, sachant combien le droit commun garantit ses intérêts et son avenir dans le cadre français et européen. Aussi assiste-t-on à des contorsions de langage des partisans du changement, pour faire croire que finalement ce n’est pas la question qui se pose aujourd’hui. Mais la population n’est ni folle, ni sans mémoire. Elle a parfaitement à l’esprit que se sont nos hommes politiques qui ont réclamé à Jacques CHIRAC les modifications de constitution qui nous jettent aujourd’hui dans une instabilité institutionnelle permanente (la quête continuelle de spécificités et modifications institutionnelles ou statutaires, comme si le fait de changer d’habits suffisait à rendre efficace et compétent). Et Elle a bien compris que se sont les mêmes qui ont amené Nicolas SAKOZY à proclamer « que le statut quo n’était plus possible ». La question à laquelle nous, guadeloupéens, auront donc à répondre pour ces élections régionales de 2010, sera de faire le tri entre qui est crédible et qui ne l’est pas.
D’ici là, et malgré nos agitateurs permanents, tâchons de passez les meilleures fêtes possibles de fin d’année.
Bonnes fêtes de Noël à chacun et chacune d’entre vous.
Amédée ADELAIDE
Président du CSLR
19 décembre 2009