Universités d'été : SYNTHESE DES TRAVAUX DES JOURNEES DES 29 ET 30 AOUT 2009

 

LA SYNTHESE DES TRAVAUX DES JOURNEES DES

29 ET 30 AOUT 2009

 

 

Notre Association COHESION SOCIALE et LIBERTES REPUBLICAINES, a tenu durant deux jours, les samedi 29 et dimanche 3O Août 2009,  ses Universités d’été.

Yves BONNET, en invité d’Honneur, avait répondu à notre invitation à la fois pour nous apporter un regard extérieur sur notre petit pays, ce qui s’en dit en ce moment en métropole en particulier, mais aussi pour réfléchir avec nous sur les thèmes que nous avions choisi de traiter. Tirant parti en effet d’une longue carrière dans la préfectorale en Outre-mer et en Guadeloupe en particulier, il est assurément l’une des personnalités de l’Hexagone qui connaît et aime le mieux, la Guadeloupe.

 

Ces Universités d’été avaient été placées sous le patronage de Martin Luther King Jr, dont le Président de notre association a rappelé que, toute proportion gardée, le combat ressemblait le plus au nôtre : retrouver la justice et la cohésion sociale dans un pays où des individus cherchent à attiser les haines et à monter les citoyens les uns contre les autres. Martin Luther King ne disait-il pas : «Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots.»

 

Après avoir entamé nos travaux par des ateliers de réflexions qui devaient approfondir ce qui peut être fait pour :

 

  • Réformer le fonctionnement du pouvoir politique et des administrations
  • Déceler les barrières au développement économique
  • Identifier les freins à la cohésion et au développement social

 

C’est autour d’autres invités une table ronde a été ouverte le dimanche matin sur le thème :

La Guadeloupe peut-elle se replier sur elle-même ?

Raphaël SPERONEL en modérateur averti, a fait réagir les invités du plateau, Sœur Ghislaine CYRILLE, Danielle MAYA, Henri YACOU, Christian VIVIES, Willy ANGELE et notre invité d’honneur Yves BONNET ainsi que Vanessa BOURGUIGNON dans le rôle du candide.

 

Ce fut manifestement l’un des moments forts de ces deux matinées de travail, qui ont permis à nos adhérents et participants, plus de150, de donner leurs avis sur tout ce que la Guadeloupe ressent aujourd’hui dans ces problématiques qui lui sont d’office posées, telles que la volonté de tout faire soi-même , d’ignorer que nos fondamentaux sont souvent à l’opposé de ce que certains voudraient appeler « notre passé », d’essayer de nous opposer à tout ce qui serait l’autre, alors que les habitudes guadeloupéennes sont l’accueil et la tolérance.

 

C’est avec intérêt que nous avons pu ouvrir ce débat et sans conteste, en raison du panel des participants, de leurs diversités d’origines dans la société guadeloupéenne, en raison particulièrement aussi de la pertinence des suggestions et réflexions des débatteurs du plateau de la table ronde, nous pouvons affirmer que la volonté profonde des Guadeloupéens est de s’ancrer dans la perspective d’une relance de la société guadeloupéenne, consciente qu’elle est des nécessités de ne rien céder sur les fondamentaux de nos institutions, de la cohésion de la famille et du besoin de réhabiliter le travail comme base de toute réussite à laquelle sont voués tous les guadeloupéens en ce  XXIème siècle.

 

 Travaux intenses en ateliers et réflexions ouvertes sous forme de table ronde, tous nos participants y ont trouvé de bonnes raisons de revenir souvent avec nous puiser l’énergie d’entreprendre, la volonté de réussir et surtout le courage de le faire savoir.

 

S’il fallait synthétiser et regrouper les idées forces qui se sont dégagées des travaux de ces  TROIS ATELIERS, sans fausse modestie aucune et avec une réelle fierté de pouvoir l’annoncer, nous avons mis en avant des pistes et diverses suggestions qui ne devraient en aucun cas laisser indifférents ceux à qui incombent la responsabilité de les analyser et les mettre en œuvre. C’est ce résumé qui vous est présenté ci-dessous, en mettant aussi à disposition de tous, les restitutions dans leur intégralité des travaux menés par nos participants inscrits à ces ateliers.

 

  •  Réformer le fonctionnement du pouvoir politique et des administrations

 

Tirant les leçons – ou plutôt- constatant les conséquences des dysfonctionnements auxquels la Guadeloupe a été confrontée en début d’année, la nécessité de ne pas sombrer dans le pessimisme et le mimétisme qui voudraient  faire croire que seuls des changements profonds de nature statutaires ou institutionnels seraient capables de mieux assurer une conduite satisfaisante de l’administration de la Guadeloupe.

Cette « fausse bonne idée » n’a convaincue aucun des participants qui bien entendu dans le droit fil des idées déjà exprimées par notre Association, ont préféré mettre à profit les réformes en cours au plan national, que ce soit dans le cadre de la Révision Générale des Politiques Publiques (R.G.P.P.) ou des Réformes des Collectivités, pour faire valoir celles qui seraient aussi bonnes pour la Guadeloupe.

Affirmer que la Guadeloupe se sent pleinement ancré au sein de l’ensemble national, que les mesures générales qui seront arrêtes pour la France doivent trouver sans discussion leur application dans notre Région, ce postulat a été réaffirmé et démontré.

Qu’il s’agisse du maintien de l’ordre républicain, de la sécurité de tous les citoyens, de la garantie des libertés individuelles et des libertés publiques, c’est à l’Etat, à la République à laquelle nous appartenons de l’assurer. Ce n’est ni une demande illégitime, ni un vœu pieu, mais bien la juste application du principe républicain auquel tous les français sont attachés et comment les français de la Guadeloupe n’y seraient pas eux aussi.

 

Faire en sorte que l’ensemble des missions de l’Etat, sans tabou ni a priori, soient menées avec efficacité et soient capables de s’adapter aux besoins des citoyens, est la recommandation que nous pouvons formuler pour bien faire comprendre les autres suggestions retenues dans ce domaine.

 

De ce fait, une proposition qui est la conséquence de cette volonté d’être plus efficace, plus proche des besoins des administrés, plus vite réactif aux questions transversales qui préoccupent l’Outre-mer et qui a toute sa légitimité est de souhaiter qu’il n’y ai plus d’écran, ni de filtre opacifiant pour assurer cette cohérence avec l’ensemble national . C’est que la suppression de tout ministère spécifique de l’Outre-mer soit décidé pour rattacher la gestion de l’outre-mer à la délégation interministérielle placée directement auprès du Premier Ministre. L’efficacité de la politique de l’Etat n’en sera que plus renforcée et plus crédible pour les ultras marins, en rattachant aussi au Premier Ministre les Préfets de nos 5 départements d’Outre-mer.

Une telle proposition ne saurait en aucun cas mettre en péril ce que nous qualifions de la permanence de nos institutions dans le cadre actuel – ou de celui qui sera décidé pour l’ensemble du territoire national- le tout maintenu et sauvegardé comme il se doit, au nom des dispositions constitutionnelles dont le Président de la République est le garant.

 

Mais si les réformes ont été voulues aussi au plan des collectivités locales, certaines sont déjà en vigueur et toujours par référence à ce qui a déstabilisé bon nombre de comportements en ce début d’année 2009, il est apparu indispensable de proposer aussi que la vie politique et les missions et fonctions de nos Elus soient réexaminées.

Pour ce qui a trait au pouvoir politique local, les réformes attendues au plan des mesures propres aux collectivités territoriales devront aussi s’appliquer ipso facto dans notre Région.

 Il devra en être ainsi particulièrement des mesures de limitation des cumuls de mandats, avec l’application du principe un homme un mandat et la limitation de la durée de l’exercice d’un mandat à seulement deux mandatures consécutives.

A cela il est souhaitable que les formations des élus à l’exercice de leurs fonctions souvent comparables à celles d’un chef d’entreprise, soient poursuivies pour que compétences et responsabilité marquent la volonté de changement dans la vie politique locale, les parlementaires venant en tant qu’élus de base renforcer ces principes.

 

La CSLR n’a pu que reconnaître en ces propositions celles qui constituent sur ce point la colonne vertébrale de son projet de société guadeloupéenne.

 

  • Déceler les barrières au développement économique

Si rappeler en toutes circonstances que la Guadeloupe, comme les autres régions d’outre-mer, souffre de handicaps structurels importants, liés à sa situation géographique, aux aléas des risques naturels que sont les risques sismiques et cycloniques, à l’étroitesse des marchés et à l’insuffisance des matières premières, est une vérité quasi biblique, cela n’aura rien apporté de mieux à nos chefs d’entreprises si avec une volonté déterminée, la recherche des meilleures solutions n’est pas engagée.

 

Tout faire pour redonner confiance à nos responsables d’entreprises et à tous ceux qui investissent dans le développement économique de la Guadeloupe, que ce soit par des mesures déjà initiées et parfaitement utiles à cet effort de compétitivité de notre économie insulaire ou en s’obligeant à parfaire les moyens pour que nous passions d’une économie d’assistance à une économie de production et de dégagement de valeur ajoutée, ont été les axes de réflexions de ceux qui ont travailler sur ce thème.

 

Quels que soient les sujets abordés, commerce, industrie ou services, la problématique de la recherche de la pérennité des entreprises a été traitée.

Pour y parvenir, sans que l’anathème ne soit jamais jeté sur qui que ce soit, il a paru nécessaire de souligner la nécessité de faire disparaître certains comportements qui sont la source de tant d’incompréhensions.

En tout premier lieu la recherche d’un climat social apaisé et sécurisant pour tous.

En second lieu, la meilleure connaissance des mécanismes qui régissent la liberté d’entreprendre et la volonté de réussir. Cela implique une meilleure transparence dans tous les comportements et dans toutes les initiatives qui sont engagées.

Il faut se rassurer, la Guadeloupe comme ses homologues de l’hexagone, doit pouvoir bénéficier des mêmes dispositions qui régissent les activités économiques et rien qui soit proposé comme des directives de contraintes ou de limitation des libertés du chef d’entreprise agissant dans le respect des règles, ne saurait prendre place, sauf à se tourner vers le garant des institutions, qui devra faire appliquer les lois républicaines.

Déjà si ces principes sont respectés, la vie économique pourra s’exercer avec plus de sérénité.

A cela il importe aussi de fixer des priorités dans la recherche de projets porteurs et bénéfiques sur tous les points au développement économique de la Guadeloupe.

 

Aucun catalogue n’a été dressé, mais au contraire des pistes sérieuses et valorisantes ont été proposées :

-           Mettre en place une vraie continuité territoriale

faire tomber toutes barrières douanières - préjudiciables aux coûts de revient des marchandises importées et à la circulation des biens et des personnes – dans le même temps ou devrait être organisé une bonne et saine concurrence en matière de transport maritime, avec tout particulièrement une action bien réfléchie et en adéquation avec les données économiques de notre monde actuel : la réforme de l’Octroi de mer notamment dans son mode d’assiette et de perception.

 

-          mieux maitriser les secteurs traditionnels déjà exploités et donner à ceux qui les ont mis en œuvre la certitude que leurs efforts seront soutenus et que les débouchés rémunérateurs seront recherchés et amplifiés.

-          Poursuivre les actions vers les nouvelles technologies et présenter la Guadeloupe comme un centre d’accueil des services liés à INTERNET.

-          User des ressources naturelles que sont le soleil, l’éolien, l’hydraulique, la géothermie, pour promouvoir une nouvelle orientation du développement en matière d’économie d’énergie, de valorisation des éléments de l’environnement  tout en protégeant cet environnement , et en offrant aux jeunes des voies de formations dans un secteur porteur et quasi vierge en ce qui nous concerne.

-          Repenser en terme de véritable industrie l’exploitation du TOURISME, pour donner le gout de visiter la Guadeloupe, en toutes saisons, de créer une notion d’excellence dans ce domaine intarissable en terme de clientèle captive et pour s’en donner tous les moyens, créer une Université du Tourisme, tournée vers des formations très poussées et très complètes.

La Guadeloupe en a les moyens et les atouts naturels. A nous de les valoriser et de le faire savoir.

-          L’aménagement du territoire : cette notion doit permettre de définir des projets à long terme, basés sur les projets de développement économiques souhaitables et permettant aussi de redonner à la Guadeloupe une réputation qu’elle a eu celle d’avoir des réseaux routiers et d’équipements structurants appréciés de tous les visiteurs, quand ils n’étaient pas enviés de nos voisins.

Le moment est propice, puisqu’en juillet dernier le Ministre chargé de la mise en œuvre du plan de relance, a donné son accord pour suivre favorablement les projets déjà initiés. Mais il faut aller encore plus loin et l’ambition de programmes de Grands Travaux, pouvant relancer les secteurs du B.T.P. et des activités induites, doit nous conduire à faire entrer dans les projets d’utilisation des produits du grand emprunt national, ces perspectives utiles à l’évolution des infrastructures de la Guadeloupe, comme cela se fait en CORSE ou à la REUNION.

Dans ce domaine comme dans les autres, le désir d’agir et la volonté de réussir, sont les deux axes de nos réflexions, qui seront alors les points d’appui de notre projet pour la Guadeloupe.

 

  • Identifier les freins à la cohésion et au développement social

 

Au plan de la cohésion sociale, il faut retenir que le souci de mieux se parler, mieux se connaître et mieux intégrer nos jeunes aux réalités de la situation générale de la Guadeloupe est une vraie nécessité.

Cette cohésion devrait se retrouver d’abord au sein de la cellule familiale, lieu privilégié de la transmission des règles essentielles de la vie harmonieuse en société et qui a toujours fait l’admiration de ce qui se faisait chez nos aînés.

Privilégier le rôle de la famille, de la cellule familiale, devra être un objectif à rechercher par tous moyens, y compris les propositions liées aux avantages financiers à consentir ou à modifier dans les modalités d’attribution.

Deuxième axe d’intervention pour faire vivre ce désir du vivre ensemble et en pleine cohésion, est la sphère scolaire.

Il est souhaitable de mettre en évidence le rôle de l’enseignant, qui doit être respecté, écouté et à qui il ne faut pas retirer cette volonté de former le jeune tant dans ses connaissances que dans ses manières et comportements dans la société.

Bien entendu il n’a pas échappé que les dysfonctionnements qui sont constatés tiennent souvent à cette absence de dialogue entre tous les acteurs et que les préoccupations matérielles des uns ne prennent pas le dessus sur les souhaits légitimes des autres.

Dans l’entreprise, passé le cap de la formation et venu celui de l’emploi, il a été considéré que la recherche de méthodes souples et efficaces pour redonner le gout du travail et le respect de son outil de travail, soit une priorité menée de concert entre employeurs et salariés. Tout repose alors sur l’égalité à rechercher entre ceux qui ont un travail et désirent le garder et ceux qui bien que valides, en tant qu’inactifs bénéficient de mesures sociales jugées pour le moins inopérantes quant à la cohésion sociale.

Enfin les jeunes n’ont pas été laissés de côté dans cette recherche de la cohésion sociale. Comme nos jeunes sont avant tout inspirés par l’action sportive et les réussites notoires que l’on peut afficher, cela démontre bien que par cette discipline, une acceptation sans discussion de l’autorité de celui qui est l’arbitre sur le terrain, l’intégration de nos jeunes est possible.

C’est de leur part que viendra aussi cette vision d’une cohésion sociale acceptée et nourrie par des actes de réussites valorisants.

Une action sur laquelle nous porterons des efforts encore plus grands, sera de tout faire pour favoriser un emploi, particulièrement en transformant des fonds disponibles de soutien sans contrepartie, en investissements pour rémunérer des emplois dont privés et collectivités publiques ont besoin.

Mais la cohésion sociale exige aussi que l’harmonie règne entre toutes les couches de la population, sans distinction aucune, si ce n’est que les principes qui régissent notre réglementation en la matière, soient respectés d’abord de la part de ceux qui entendent partager la vie en Guadeloupe et bien entendu par les pouvoirs publics qui doivent, avec discernement, humanité, mais fermeté faire respecter les règles en matière d’immigration.

Pas de mesures brutales ou mal exprimées, mais au contraire la recherche d’un parfait accord entre trois catégories de cas d’immigrations :

-          ceux qui administrativement sont parfaitement en règle et ont même vocation à adopter la nationalité française,

-          ceux qui en situation de précarité dans leur dossier administratif doivent justifier de leur désir de se conformer aux règles applicables, particulièrement dans le domaine du droit du travail,

-          ceux qui voulant exister en marge de toute réglementation et hors les limites de la loi, eux ont vocation à quitter le territoire.

Dans ce domaine comme cela a déjà été dit, l’application des lois et prérogatives du pouvoir de l’Etat, de façon stricte et sans démagogie de qui que ce soit, doit être la règle.

 

 

Résumées de façon synthétique, les idées et propositions qui ont émergées de nos deux journées de pleine réflexion constitueront ces axes principaux de ce qui sera le projet de l’Association CSLR en vue de redonner confiance à tous ceux qui ont fait de la Guadeloupe leur point d’ancrage pour encore de nombreuses décennies.

 

C’est à cela que nous nous attacherons dans les jours, les mois à venir, voulant faire reculer ce vieux cliché qui consiste à faire croire que les Guadeloupéens au sein de leurs structures associatives, culturelles, politiques et professionnelles n’ont pas de projets, n’ont pas d’idées et comptent sur les autres pour exister.

 

Alors au travail pour aller encore plus loin.