UNIVERSITES D’ETE DE L’ASSOCIATION CSLR : Discours de clôture de Monsieur Amédée ADELAIDE

UNIVERSITéS D’été DE l’association CSLR

 

Samedi 29 et Dimanche 30 aout 2009

   C-WTC   de  Jarry

Discours de clôture de Monsieur Amédée ADELAIDE
Président du CSLR

 

 

Mesdames, Messieurs
Chers Amis,

Il ne manque pas d’apôtre de la liberté, de la paix et de la non-violence sous le patronage duquel nous aurions pu placer nos premières Universités d’été. Nous pourrions évoquer les noms du Mahatma Gandhi, de Nerhu, d’Albert SCHWEITZER, ou encore de Léopold Sédar Senghor. J’ai choisi celui de Martin Luther King Jr, car il m’a semblé que c’était celui dont, toute proportion gardée, le combat ressemblait le plus au nôtre : retrouver la justice et la cohésion sociale dans un pays où des individus cherchent à attiser les haines et à monter les citoyens les uns contre les autres. Gandhi, Nehru, Schweitzer, Senghor étaient les intermédiaires entre un peuple et une ou des puissances étrangères. Martin Luther King cherchait à gommer les discriminations et affrontements entre citoyens d’un même pays. Et il en appelait à l’intelligence de chacun et proclamait :

«L’obscurité ne peut pas chasser l’obscurité ; seule la lumière le peut. La haine ne peut pas chasser la haine ; seul l’amour le peut.»

Or chacun de nous est venu ici  pour chasser l’obscurité et la haine.

Nous voici donc au terme de nos deux journées de réflexions.

Avoir pris l’initiative de ces deux journées de réflexions était peut-être osé aux yeux de certains. Le choix de la date nous a à coup sûr privés de la présence d’un certain nombre de nos adhérents qui tentent en ce moment même de prendre encore quelques jours de vacances bien mérités. Mais notre conseil d’administration a considéré que malgré cela il était préférable de lancer le mouvement et d’entamer une réflexion capable d’apporter au plutôt des réponses positives, réconfortantes, à une population dont on sent bien qu’elle est désemparée. Et puis, assurés de  la participation d’intervenants de qualité, nous savions que nous tiendrions notre pari.

 

Avant toute chose, je voudrais en ma qualité de Président de notre Association et au nom de tous les adhérents, remercier les participants, aux débats d’abord : Ils nous ont fait la démonstration qu’en Guadeloupe, on peut venir d’horizons différents, avoir une pensée voire des conceptions différentes et se retrouver autour d’une table pour discuter sereinement de l’avenir d’un pays qui est le notre et que nous aimons tous. Martin Luther King ne disait-il pas : «Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots.»

Alors mes remerciements vont :

A notre modérateur Raphaël SPERONEL, que je tiens à féliciter pour sa maîtrise des débats, A nos invités débatteurs. Je veux citer : Sœur Gislène, Danielle MAYA, Vanessa BOURGUIGNON qui a si bien joué le rôle du candide, Henri YACOU, Christian VIVIES, Willy ANGELE et notre invité d’honneur Yves BONNET dont la présence indispensable nous a apporté l’œil citrique de l’observateur extérieur qui  connaît et aime si bien l’outre-mer et la Guadeloupe en particulier. Mon cher Yves, je veux te dire en mon nom personnel mais surtout au nom de notre association COHESION SOCIALE ET LIBERTES REPUBLICAINES un double merci : merci d’avoir accepté de prendre sur ton temps et d’être venu jusqu’à nous, nous apporter tes lumières, et merci aussi de la suite que tu donneras à nos travaux une fois rentré à Paris, car te connaissant, je sais que tu y donneras une suite.

Je veux remercier tous ceux qui  dans un esprit républicain ont pris part aux ateliers, et ont accepté de débattre parfois de sujets difficiles à aborder, tant le poids de l’habitude, le poids des risques de critiques acerbes, font que la prudence tourne au silence et ce silence est le plus grand risque que nous puissions prendre.

Notre atelier en charge du thème «  Réformer le fonctionnement du pouvoir politique et des administrations », nous a bien montré que ce n’était pas en brisant le cadre institutionnel dans lequel nous évoluons, que les changements se produiront. C’est au contraire en utilisant toutes les possibilités qui y existent, en y nommant ou élisant ceux qui doivent les faire exister que nous parviendrons à dissiper ces sentiments de mal-être.

Lorsqu’il s’est agit de « déceler les barrières au développement économique » il n’a pas manqué de réflexions et les axes proposées nous permettront de faire des propositions sérieuses.

 

 Pour « identifier les freins à la cohésion et au développement social », il n’a pas manqué de participants et c’est bien à des débats collant à la réalité de notre vie sociale que cet atelier a donné lieu.

Oui la Guadeloupe vue par tous ceux qui ont participé à ces ateliers, a toutes les raisons d’avoir confiance en elle.

Oui la Guadeloupe a toutes les raisons de s’ouvrir vers le monde ;

Oui les guadeloupéens doivent porter bien haut la fierté de pouvoir exprimer leur capacité à donner des femmes et des hommes d’excellence dans différents domaines, mais doivent aussi admettre que ces talents pourront – et même devront- s’exprimer parfois ailleurs qu’en Guadeloupe, sans que pour autant cela ne soit ni une frustration, ni un déshonneur, mais au contraire la rançon normale du succès, d’une réussite bien menée par celles et ceux qui en sont les acteurs, mais aussi par celles et ceux qui y ont contribué.

Enfin sur chacun des trois thèmes étudiés, vous avez tous été en accord et avez  identifié et mis en avant avec insistance le même préalable, incontournable.

Rien ne peut être fait dans le désordre et hors du respect de la légalité et des libertés républicaines. Point de développement économique, point de cohésion sociale.

C’est pourquoi aujourd’hui, à cet instant, alors même que certains guadeloupéens appellent aux désordres et à une rentrée agitée, je lance un appel solennel aux représentants de l’Etat, au Gouvernement, au Président de la République. Je leur dit que depuis qu’en mars 1946 ils ont acquis la pleine citoyenneté française, les Guadeloupéens n’ont cessés de proclamer par les urnes leur volonté de rester français dans le cadre du droit commun institutionnel. Cette volonté, ils l’ont récemment encore -en décembre 2003- démontré clairement en rejetant par  plus de 75 pour cent des voix la réforme institutionnelle qui leur était proposée par voie de consultation référendaire. Si la France est un pays démocratique, ce que nous croyons, seule cette expression du peuple peu et doit être prise en compte. La rue, ce n’est pas les urnes. La rue ne peut avoir le pas sur les urnes. L’Etat ne peut laisser faire la rue. Son premier rôle est de protéger le citoyen. Je demande donc à l’Etat de faire son travail, ce pourquoi il existe. Je lui demande, de faire respecter les libertés publiques et privées. Je demande au Premier Ministre d’affirmer qu’il en sera ainsi en toute circonstance et au Président de la République de faire respecter la Constitution qui dans son préambule stipule :

« Le peuple français proclame solennellement son attachement aux Droits de l'homme et aux principes de la souveraineté nationale tels qu'ils ont été définis par la Déclaration de 1789, confirmée et complétée par le préambule de la Constitution de 1946, ainsi qu'aux droits et devoirs définis dans la Charte de l'environnement de 2004.

En vertu de ces principes et de celui de la libre détermination des peuples, la République offre aux territoires d'Outre-Mer qui manifestent la volonté d'y adhérer des institutions nouvelles fondées sur l'idéal commun de liberté, d'égalité et de fraternité et conçues en vue de leur évolution démocratique.

Art. 1. - La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. Son organisation est décentralisée. »

Je me permets très humblement de rappeler au Président la déclaration du candidat SARKOZY faite le 22 avril 2007 à l’adresse de tous les citoyens français

« .. Dans les 15 jours qui restent avant le second tour, je veux dire à tous les Français qui ont peur de l’avenir, qui se sentent fragiles, vulnérables, qui trouvent la vie de plus en plus lourde, de plus en plus dure, que je veux les protéger.

Je veux les protéger contre la violence, contre la délinquance, mais aussi contre la concurrence déloyale et les délocalisations, contre la dégradation de leurs conditions de travail, contre l’exclusion. Je veux leur redonner le goût d’entreprendre, d’innover, le goût de l’aventure et du risque. Je veux pouvoir leur parler de protection sans être accusé de protectionnisme, comme je veux leur parler de la nation sans être accusé de nationalisme.

Je veux parler à tous ceux que la vie a brisés, aux accidentés de la vie, à ceux qu’elle a usés, à ceux qui sont dans la détresse. Je veux parler aux malades, aux handicapés, aux personnes âgées, à ceux qu’une pression trop forte a épuisés, à ceux qui ont trop souffert. Je veux leur redonner l’espérance. Je veux leur dire que la France dont je rêve est une France qui ne laisse tomber personne, une France qui est comme une famille où le plus faible, le plus vulnérable, le plus fragile a droit a autant d’amour, autant de respect, autant d’attention que le plus fort, une France où même dans celui qui n’a plus de force on reconnaît la dignité de l’homme et du citoyen.

Je veux m’adresser à tous les Français pour leur dire que l a société du plein emploi est un moyen et que l’objectif c’est la société de la pleine citoyenneté. Je ne souhaite qu’une chose : rassembler le peuple français autour d’un nouveau rêve français, celui d’une République fraternelle où chacun trouvera sa place, où personne n’aura plus peur de l’autre, où la diversité sera vécue non comme une menace mais comme une richesse.

Cette France fraternelle, c’est celle qui m’a tout donné. Je lui dois tout. Et à mon tour je veux tout lui rendre. Cette France fraternelle j’invite tous les Français de bonne volonté quelles que soient leurs origines, leurs croyances, leurs partis à s’unir à moi pour qu’ensemble nous puissions la bâtir. »

Fin de citation.

 

Je veux vous dire, Monsieur le Président, que ce message, en son temps, nous l’avons reçu et nous sommes ici une majorité à y avoir cru et à y croire encore.

 

 

Chers Amis,

 

Ce matin nous n’avons pas cherché à heurter ou fustiger qui que ce soit. Nous n’avons voulu provoquer personne. Mais nous affirmons que nous voulons vivre en paix et en harmonie dans ce pays, avec tous ceux qui y vivent, y travaillent et élèvent leurs enfants. Nous affirmons que nous sommes prêts pour ce faire à user de tous les moyens légaux que la République met à notre disposition.

«Celui qui accepte le mal sans lutter contre lui coopère avec lui.» disait encore Martin Luther King. 

Alors je vais mettre un terme maintenant à ces Travaux en vous invitant à la vigilance et à la mobilisation. Notre travail ne fait que commencer. Nous aurons maintenant, à partir des résultats de ces travaux, à bâtir dans les toutes prochaines semaines un vrai Projet de développement économique et social. C’est ce à quoi nous allons nous atteler dès maintenant, en n’oubliant pas la pensée qui a animé ces travaux et est résumée en cette formule :

 

La Force de penser et le courage d’agir

 

Merci encore à tous ceux et à toutes celles qui nous ont permis de passer ensemble cet exceptionnel moment de concertation démocratique. 

 

Je déclare closes les premières Universités d’été de COHESION SOCIALE ET LIBERTES REPUBLICAINES.