C’EST LUI, LE PROFITEUR… par Amédée ADELAIDE

Mes Chers compatriotes,

C’est lui, le profiteur

Peut être pour reprendre le vocable de Monsieur JEGO, devrions nous dire : le « profitationneur »

L’envahissement, le jeudi 7 mai 2009, du Palais de Conseil Général (où devait se tenir le Congrès des élus de Guadeloupe) par les hordes du LKP, est suffisant en soit pour prouver aux sceptiques que ce n’est pas un jeu auquel nous sommes en train d’assister, mais la réalisation d’un « projet » précis, structuré, visant à porter atteinte à toute puissance publique en Guadeloupe et à prendre le pouvoir par la rue.

La première étape, ou phase1 de ce dispositif, s’est déroulée du 20 février au 4 avril dernier. Elle visait à cristalliser les mécontentements et à discréditer l’Etat et ses représentants. Le blocage de la Guadeloupe pendant quarante quatre jours et la signature d’un accord sous la contrainte et les bons hospices de l’Etat, visait à démontrer au peuple, que l’on obtenait plus par la rue que par des négociations avec les pouvoirs publics.

La tentative de jeudi dernier, pour l’instant avortée, avait pour objectif de disqualifier les élus eux-mêmes et de s’emparer du pouvoir local pour mieux négocier avec le pouvoir central. Mais l’échec de cette manœuvre est à attribuer à la maladresse du LKP, qui en cette circonstance a agit avec précipitation. Cette opération « commando », du point de vu de la rigueur opérationnelle, a manqué de préparation et d’objectif clairement défini. A l’opposé de ce à quoi nous avons assisté dans la phase 1. A croire qu’ils ont perdu leurs conseillers en stratégie de guérilla urbaine ou qu’il commence à y avoir des problèmes au sein de la direction du mouvement. Le leader du mouvement lui-même aura montré son vrai visage. Loin de l’image lisse qu’il avait cultivé jusque là. Mais plutôt celle d’un homme hargneux, prêt à tout pour atteindre son but.

Au total, nous n’aurons guère été surpris, ni par le LKP dont on connaît les objectifs et les méthodes au regard de l’action destructrice de l’UGTG depuis plus de dix ans, ni par la réaction de nos élus locaux en cette circonstance qui nous laisse dans une immense perplexité. Contre ce qu’il faut bien appeler une action insurrectionnelle (définition du Larousse : Action de s'insurger, de se soulever contre le pouvoir établi pour le renverser ), on pouvait s’attendre à une condamnation unanime des élus de tout bord. On aurait pu espérer que tous, parlementaires, conseillers régionaux et généraux, Maires et conseillers municipaux, appellent à une grande manifestation de protestation. Mais à part une conférence de presse des Présidents des deux collectivités majeures, rien de tout cela. Encore faut-il noter, que si la condamnation de cet acte par le Président de Région fut claire, nette, dans la droite ligne du comportement républicain qu’on lui connaît, celle du Président du Conseil Général fut, comme à son habitude, confuse et ambiguë.

Quant à l’Etat, on peut se demander s’il existe encore. A moins que Ministre et Préfet n’aient téléphoné au Chef du LKP pour se rassurer. L’Etat semble oublier en effet que nous, citoyens Guadeloupéens, payons des impôts pour qu’il fasse son travail qui est de garantir le fonctionnement des institutions et d’assurer l’ordre républicain et la cohésion sociale. Or en Guadeloupe, depuis trois mois et demi, c’est l’ordre LKP qui règne sans partage sur notre malheureuse île. Même après la signature d’un accord abject et stupide sur les salaires et son extension par le ministre du travail, même après la signature par l’Etat de celui (à peine plus compréhensible) dit « de fin de conflit »., des dizaines et des dizaines d’entreprises sont, tous les jours, envahies par les nervis du LKP, leurs responsables sont menacés, voire séquestrés, sous l’indifférence aveugle et dédaigneuse de l’Etat, dont commissariats et gendarmeries refusent même de prendre les plaintes.

Alors à cet Etat, il faudra bien que la majorité silencieuse trouve le moyen de faire comprendre que ce n’est pas ce que nous voulons ; Ce que nous voulons, c’est vivre en paix, dans un pays où règne la COHESION SOCIALE ET LES LIBERTES REPUBLICAINES.

Nous citoyens vivant sur une terre de la République française, avons pour cela quelques « armes » dont nous devons user :
- La première, est de nous regrouper pour faire savoir aux pouvoirs publics que nous ne voulons pas de cet exercice là du pouvoir par l’Etat. Et c’est précisément l’objectif de notre association, à laquelle de plus en plus de Guadeloupéens adhèrent. J’invite fraternellement à rejoindre ceux qui ne l’ont pas encore fait.
- La deuxième, est de rappeler au Gouvernement que nous Guadeloupéens, vivant en Guadeloupe, payons des impôts pour que l’Etat fasse son travail, qui est, répétons le à souhait, d’assurer la COHESION SOCIALE ET L’ORDRE REPUBLICAIN, et que s’il continue à soutenir, par des artifices, la division sociale, l’opposition entre les hommes au motif de leur différence de couleur de peau, de race, de culture, de statut social, s’il continue à laisser régner le désordre dans les entreprises sous de fallacieux prétextes, alors il ne fait pas son travail et c’est lui le Profiteur.
- La troisième, et non pas la moindre, est notre bulletin de vote. Comment en effet pourrions nous voter pour les candidats d’un gouvernement qui maltraite de la sorte les Guadeloupéens. Un élu est un homme, une femme, a qui nous offrons notre confiance pour qu’il exerce un mandat, et que par ce mandat il défende nos intérêts collectifs. Comment pourrions nous faire confiance à des candidats qui approuve la politique actuellement mise en œuvre, en Guadeloupe, par ce gouvernement ci ? Comment pourrions nous offrir notre confiance à des candidats qui n’ont rien eu à dire durant les quarante quatre jours de souffrances que nous avons subis et qui n’ont encore rien à dire sur ce qui se passe aujourd’hui dans notre petite Guadeloupe ? Rien ne peut excuser, aucun droit de réserve ne peut justifier qu’un prétendant à nos suffrages n’ait rien à dire.

Alors, chers compatriotes, nous l’avons bien compris, pour nous sortir du pétrin où la connivence et le laxisme de l’Etat nous ont conduit, il nous faut, (comme toujours dans les situations difficiles) nous réveiller, nous prendre par la main, nous mobiliser, nous regrouper, et montrer au monde que nous savons ce que nous voulons : Vivre en paix au sein de la République Française.

Amédée ADELAIDE