Deux authentiques guadeloupéens, Gérard La VIGNY et Jean AUDEBERT, nous ont quittés cette semaine

Deux authentiques guadeloupéens nous ont quittés cette semaine. Deux personnalités à priori très éloignés l'une de l'autre, et qui pourtant, l'une comme l'autre, ont profondément aimé et servi la Guadeloupe, avec un égal souci de l'intérêt général.

Je veux parler d'abord de Gérard La VIGNY. Ce monstre sacré de la musique antillaise nous aura bercé des décennies durant de ses inoubliables biguines qui, en mettant en reliefs nos coutumes et nos petits défauts nous faisaient tout à la fois rire et réfléchir à la manière dont nous pouvions vivre ensemble en meilleure harmonie. A Paris, il fut jusqu'au bout le sympathique ambassadeur des Antilles. Et chez lui, a la « Canne à sucre » il o ffrait aux antillais l'occasion de se retrouver dans leur culture originelle, Sans pourtant chercher à les y enfermer.

Je veux ensuite évoquer la mémoire de Jean AUDEBERT. Le qualificatif de grand est celui qui vient à l'esprit.
Grand, Jean AUDEBERT le fut pat la taille, mais surtout par son éducation, sa culture, sa courtoisie et son attention à l'égard de son prochain. Ses funérailles célébrées en l'église Saint-Pierre et Saint-Paul de Pointe-à-Pitre, furent l'occasion d'évoquer son parcours au service de la communauté Guadeloupéenne, à la tête de la CCI de Pointe-à-Pitre (dont il fut un membre influent et un Président remarquable) comme à celle de l'Union Patronale, ou encore au Conseil d'Administration du Port Autonome de la Guadeloupe. Grand Chef d'entreprise pointois, il était reconnu comme une personna lité incontournable dans tout ce quartier Sud-Est de la ville, de la Darse jusqu'au chemin Neuf. Issue d'une grande famille « blanc-pays », ce dernier trait lui vaudra, dans les années 1980 d'être la cible symbolique et privilégiée du tout nouveau pouvoir socialiste comme de certains indépendantistes dévoyés, qui n'hésiteront pas à manier les explosifs contre ses entreprises et sa famille. Loin de baisser les bras, il reconstruira ce qui était et est redevenu aujourd'hui l'une des plus grandes entreprises aux mains de guadeloupéens, avec la conscience de ce qu'il devait apporter à la communauté guadeloupéenne dont il ne s'est jamais détaché.

Aux familles de Gérard La VIGNY et de Jean AUDEBERT, je veux rappeler la reconnaissance que nous vouons à ces hommes pour l'œuvre de cohésion sociale qu'ils ont accomplie, leurs présenter nos condoléances et leur témoigner notre amitié.

Amédée ADELAIDE
Président de CSLR
08 octobre 2009