Dépêche AFP le 18/02/2009 16:45:00

> Syndicaliste tué en Guadeloupe: "Pas une balle perdue" (procureur)
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> POINTE-À-PITRE, 18 fév 2009 (AFP) -
> Le syndicaliste tué par balle dans la nuit de mardi à mercredi en Guadeloupe
> n'a pas été atteint par une balle perdue, a affirmé mercredi le procureur de Pointe-à-Pitre,
> Jean-Michel Prêtre.
> Au terme des premières constatations, la voiture de Jacques Bino a subi trois
> tirs dont les deux premiers ont visé le côté arrière-droit du coffre de la voiture
> et le troisième, mortel, a été "tiré par la fenêtre ouverte du passager assis à
> l'avant droit", a précisé M. Prêtre lors d'une conférence de presse.
> M. Bino a été "mortellement touché à la poitrine". "Ce ne sont pas des balles
> perdues" a souligné le procureur.
> L'autre passager de la voiture, Peter O'Brien, a été entendu mercredi matin
> par les policiers chargés de l'enquête.
> M. O'Brien revenait avec M. Bino d'un piquet de grève au palais de la Mutualité,
> où siège le "collectif contre l'exploitation" LKP. Les deux hommes avaient choisi,
> pour éviter les barricades qui parsèment les routes autour de Pointe-à-Pitre, "de
> passer par des chemins de traverse", a rapporté le procureur.
> Selon lui, il n'y avait "pas de forces de police positionnées à proximité"
> au moment des tirs. M. Prêtre a affirmé que "toutes les hypothèses sont ouvertes",
> précisant que l'enquête judiciaire ne faisait que commencer.
> Selon le témoignage à l'AFP de Sandrine Boussan, une jeune fille dont la fenêtre
> de l'appartement donnait sur le lieu de l'incident, "la voiture du syndicaliste
> a été arrêtée à un barrage et a fait demi-tour".
> Il était alors 00h15, selon le témoin, qui dit avoir ensuite entendu deux détonations,
> puis vu un homme sortir de la voiture en criant: "Appelle la police, appelle les
> pompiers, il n'est pas mort!"
> Le procureur n'a pas exclu l'hypothèse selon laquelle, compte-tenu de leur
> âge, les deux hommes auraient pu être confondus avec des policiers circulant en
> voiture banalisée par les bandes de jeunes qui tenaient les barricades autour de
> la cité Henri-IV, dans un quartier sensible de Pointe-à-Pitre.
> Les coups de feu ont été tirés, selon le magistrat, avec "une arme de chasse
> ou un fusil à pompe de calibre 12 faisant usage de balles à ailettes de type Brenneke"
> employées dans la chasse au sanglier.
> Il a souligné que les services de secours, qui avaient été alertés entre 00H00
> et 00H18 locales, n'ont pu atteindre les lieux qu'à 02H50, lors de leur seconde
> tentative.
> Ils avaient appris vers 01H30 le décès de M. Bino et "décidé de mettre de gros
> moyens" pour rejoindre les lieux, où des barricades avaient été érigées et où les
> pompiers et policiers étaient caillassés.
> en-jag/cs/jud/fm
> AFP