News-Letter 6 du Le 27 août 2009

News-Letter  6

La leçon des Afghans.

La démocratie, dit le Petit Larousse, est un « régime politique dans lequel le peuple exerce sa souveraineté lui-même ». Pour le petit Robert, c’est une « doctrine politique d’après laquelle la souveraineté doit appartenir à l’ensemble des citoyens ». D’autres diront que c’est l’exercice du pouvoir par le peuple et pour le peuple. Cette notion, qui semble  apriori bien simple, donne lieu à diverses déclinaisons dès qu’il s’agit de la mettre en pratique. On parlera alors de démocratie directe, de démocratie représentative, parlementaire, présidentielle, socialiste, libérale, etc… Tous ces régimes politiques ont en principe (je dis en principe car on sait ce que sont les Républiques démocratiques)  un point commun :  ils reposent sur « le respect de la liberté et de l’égalité des citoyens ». Il n’y a donc pas démocratie dès lors que, dans la pratique de l’exercice du pouvoir, il n’y a pas de liberté des citoyens. Il n’y a pas démocratie dès lors que, dans la pratique de l’exercice du pouvoir, il n’y a pas égalité des citoyens. Simple me direz-vous. Pas si simple, car en y réfléchissant de plus près il y manque un corolaire. Il n’y a pas démocratie dès lors que le citoyen se désintéresse de savoir si en pratique le pouvoir lui accorde ces deux attributs de la démocratie que sont la liberté et l’égalité. Et c’est bien ce qui s’est passé ici en Guadeloupe, en début d’année 2009. Certains ont cru pouvoir bloquer la Guadeloupe pendant quarante quatre jours. Ils étaient dit-on vingt mille. Eux disent quarante mille. Qu’importe, il en restait au bas mot trois cent soixante mille, bloqués chez eux, incapables de vaquer à leurs occupations quotidiennes, incapables d’envoyer leur enfants à l’école, d’aller travailler, de s’approvisionner en nourritures, etc… et pourtant cette masse de trois cent quarante mille personnes est restée inerte en spectateurs subissant sans mot dire cette privation de liberté. Bien sur, il ne s’agissait pas pour elle d’utiliser la force. La violence on le sait engendre la violence. Mais il s’agissait surement par tous le moyens légaux de faire connaître son mécontentement, y compris en le criant haut et fort de sa « fenêtre »ou de son « balcon ».

Certains diront, c’était à l’Etat de faire respecter les libertés et en particulier celle de circuler. Certes, mais dans les démocraties modernes n’oublions pas que le pouvoir politique n’agit jamais contre l’opinion publique. Et l’opinion publique, nous l’avons laissé aux mains de la rue.

D’autres diront, oui mais il y avait la peur de gens qui n’hésitaient pas, eux, à utiliser la violence. Certes, mais souvenons nous qu’il n’y a pas de démocratie sans le courage des citoyens de la défendre.

Les afghans, en refusant de céder à le peur que prétendaient leur infliger les terroristes, en prenant le risque de se faire couper un doigt plutôt que de ne pas aller voter, les afghans dis-je, nous ont donné une magnifique leçon de courage et de volonté du citoyen de défendre sa démocratie.

 

Amédée ADELAIDE
Le 27 août 2009

 

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