News-Letter 5 du 31 juillet 2009

 

News-Letter 5

 

Chers Adhérents et Amis,

Après de longs préparatifs pour donner à notre association les moyens de ses ambitions, notre Conseil d’Administration a décidé que nous mettrions à profit le calme médiatico-politique du mois d’août pour fixer nos objectifs et préparer l’avenir. C’est ainsi qu’il a choisi les dates des 29 et 30 août 2009 pour tenir nos premières Universités d’été. Elles seront l’occasion pour nous d’arrêter nos positions sur trois thèmes  précis :
  -  Réformer le fonctionnement du pouvoir politique et des administrations,
  -  Lever les barrières au développement économique,
  -  Identifier les freins à la cohésion et au développement social.
sur chacun de ses thèmes seront constitués des équipes chargées tout au long du mois d’y réfléchir et de préparer des orientations qui seront débattues dans le cadre d’ateliers mis en place durant les universités d’été. Celles-ci seront clôturées  par des tables rondes auxquelles participeront des personnalités locales, nationales, et internationales. Pourrons prendre part à ses Universités, tout membre de l’association, toute personne invitée, ainsi que tous ceux qui en feront la demande. Dans les jours qui viennent vous sera adressé le programme de ces réunions ainsi que les modalités d’inscription, mais je vous invite d’ores et déjà à vous préparer à participer en nombre à ces manifestations.

Durant ce mois de juillet 2009, l’espace politique a bruit de mille sons de cloches.

C’est Yves Jégo qui dans « le Parisien du 3 juillet, se plaignait d’avoir été débarqué du gouvernement sans ménagement, s’en prenant à François Fillon et au « patronat Béké » qu’il rend responsable de cette éviction. Et, dans un paragraphe titré « Outre-mer, il y aura un avant et un après-Jégo », d’expliquer ainsi son attitude en Guadeloupe,: « De toute façon, il y avait deux solutions : soit je ne m’en mêlais pas et il y avait peu de chance que ça se règle, soit je m’en mêlais. J’y suis allé avec ma sincérité, et j’assume tout… La situation aux Antilles est redevenue normale. J’ai évité, dans un affrontement extraordinairement compliqué, une dérive insurrectionnelle qui aurait pu voir le sang versé ». Que le Secrétaire d’Etat chargé de l’Outre-mer se soit mêlé de régler cette situation,  c’est bien le moins que le pouvoir au plus haut niveau pouvait exiger de lui ; mais il faut préciser que si la situation est devenue plus qu’extraordinairement critique c’est surtout du fait de sa mauvaise gestion par l’Etat, et en particulier du fait même des propres déclarations  d’Yves Jégo, confortant  le LKP.  Sa probable  sincérité n’excuse pas l’inexpérience politique dont il a fait preuve.  S’Il s’imagine,  enfin qu’entre la fin du blocage de l’île et la date de son éviction, la situation était redevenue normale, c’est  qu’il  reste mal informé,  et encore une fois  à mille lieu des réalités locales.

Qu’il évoque enfin,  un « avant et après Jégo », alors là !  tout le monde l’approuve : avant, il y avait des contacts normaux  entre les différentes couches sociales et ethniques de la population. Après lui, il y aura un pays meurtris, aux relations sociales éclatées, et tout un monde  à reconstruire. Car, plus que tout, le reproche qui doit lui être fait est de n’avoir pas compris qu’en sa qualité de représentant du gouvernement, sa première mission était, non de jeter de l’huile sur le feu, mais de s’attacher à sauvegarder la cohésion sociale, gage de l’unité d’un peuple.

C’est Marie-Luce Penchard, dont nous disions dans notre première News-Letter  que sa seule appartenance à la communauté domienne ne pouvait être une assurance de succès. Ce message ne semble pas être parvenus jusqu’à elle, puisque dans son interview à France Antilles du 13 juillet 2009, elle déclare : « J’ai très vite compris que cette nomination avait un caractère plus qu’historique et que de ce fait, je portais en moi une responsabilité forte, mais aussi que cette nomination n’était pas simplement la mienne, qu’elle était celle de tous les Ultramarins qui se reconnaissaient en moi et qu’à ce titre, je n’avais pas le droit de décevoir ». Il se trouve qu’en ce moment, la Guadeloupe n’a pas besoin de cela. Dans l’exercice qui est confié à Madame Penchard, il ne lui est pas demandé de représenter  l’Outre-Mer, (pour cela l’Outre-mer a des élus) mais d’être d’abord, au gouvernement, l’interlocuteur privilégié de l’Outre-mer.  Elle devra aussi être celle qui, face à l’Outre-mer, saura porter et incarner tout à la fois, l’unité de la Nation et les valeurs républicaines de progrès économique et social. Les débuts de Madame Penchard,  -et notamment sa première intervention à l’Assemblée Nationale- ne semblent pas indiquer qu’elle ait compris son rôle, ni qu’elle ait le poids politique pour accomplir cette tâche.

Le LKP a découvert l’Amérique. C’est du moins ce que l’on pourrait croire après les déclarations de son leader  expliquant sur les antennes complaisantes de RFO qu’il revenait  d’un séjour aux USA, à l’invitation des très puissants syndicats américains, qui souhaitaient qu’on leur explique comment le LKP avait fait pour bloquer la Guadeloupe durant quarante quatre jours. Barak Obama n’a qu’à bien se tenir et envoyer la CIA prendre quelques cours au près de Jégo dont on dit qu’il a pas mal de temps libre en ce moment. Et puis le tour de force est d’autant plus extraordinaire que les américains, dans leur grande majorité, ignorent qu’il existe une île de la Caraïbes du nom Guadeloupe et croient généralement qu’il s’agit de Guadalupe au Mexique. Si au moins ce voyage pouvait  contribuer à inculquer un peu de géographie à nos voisins américains … !

Ils partent aussi. Il n’y a pas que les leaders du LKP a quitter la Guadeloupe. Des fonctionnaires, des Chefs d’entreprises, des salariés aussi ont décidé de partir. Mais pas pour des vacances eux. Effrayés par la situation que vit la Guadeloupe, ayant perdu leur entreprise ou leur emploi.  Ils sont nombreux à partir ailleurs se refaire une vie plus sereine et plus sure. Le nombre des départs seraient en augmentation de vingt pour cent par rapport à l’année dernière. Merci le LKP !

Ils décollent aussi. Cette fois ci, se sont les prix. Les prix dans les supermarchés (exit les produits estampillés LKP), les prix dans les lolos et surtout les prix sur les marchés. Et même l’essence. Chacun s’en donne à cœur-joie. Merci le LKP !

Ça retombe. La crédibilité du LKP est « fortement érodée » si l’on s’en réfère à un récent sondage. En effet :
  -  67% des sondés estime que leur situation personnelle est restée inchangée, et 22% estime qu’elle s’est détériorée.
  -  40% estime que les prix des produits de première nécessité ont augmenté, 25% qu’ils n’ont pas changé, et seul 23% estime qu’ils ont légèrement diminué.

  -  52% pense qu’ils ne se mobiliseraient certainement pas dans le cas d'une nouvelle mobilisation générale initiée par le LKP, 23% pense qu’ils le feraient peut être et seul 22% déclare qu’ils le feraient certainement.
Les Guadeloupéens commencent à comprendre que comme en juillet 2005 ils ont été trompés. Licenciements en masse, dépôts de bilan multiples.

 Le réveil est de plus en plus dur, et même le gouvernement y a perdu de sa crédibilité. Ainsi, à la question : Les États généraux de la Guadeloupe sont en train de se terminer, quelle est votre attitude personnelle ?


  -  65% déclare ne s’être pas intéressés aux  états généraux,

  -  4% déclare avoir pris part à au moins un débat dans le cadre des états généraux,

  -  30 % affirme s’être intéressés au contenu d’au moins un débat organisé en Guadeloupe.


Tout cela pour ça !  Merci le LKP

Alors mes Amis, dès aujourd’hui, mobilisons nous pour que nos journées des 29 et 30 août soient un succès !

Amédée ADELAIDE
Le 31 juillet 2009